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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 20:38
Oui, en effet, la Hongrie, c'est toute une Histoire : empire multiethnique démembré, Etat souverain immédiatement asservi au communisme de Moscou, Etat de nouveau souverain, aussi vite intégré dans la nouvelle Europe, maintenant tourmentée par la mondialisation financière ... Voici un Etat européen qui n'aura pas souvent joui de sa pleine souveraineté...alors qu'il lui prenne envie d'épouser les causes nationalistes...hein ???
Quelle tristesse ! J'ai tant aimé Budapest, son Danube, son Mackenpiss, son tramway jaune, son goulash, ses musiciens tsiganes, son opéra, son champagne, sa vodka, ses banlieues encore un peu soviétiques et sa somptueuse synagogue ...   Mais dans une de ces banlieues, je me souviens d'une soirée où un groupe de néo-nazis était entré dans le bar où nous buvions l'apéro, mon copain et moi, des regards qu'ils lui lançaient (il ressemblait à un tsigane), le silence qui s'était fait dans le bar, puis leurs chants néo-nazis, l'embarras du patron qui avait repéré que nous étions des touristes, le demi bu cul sec, et un départ ... tout à fait précipité...
Et pourtant, le seul Hongrois que j'aie jamais détesté, c'est Nicolas Sarkozy.
Merci M. Cohn-Bendit pour ce discours !
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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 18:44

La violation du droit international par la marine israëlienne est-elle moins grave si ces soldats ont agi sans commandement ?

1) Que foutaient-ils dans les eaux internationales ?

2) Si tel était le cas, le gouvernement israëlien aurait ici l'opportunité toute trouvée, et d'apaiser la colère légitime du gouvernement turc en même temps que de regagner un peu de popularité aux yeux de ceux qui le condamnent à demi-mot en ratiotinant avec le droit international. Mais au lieu de condamner leurs actes, le gouvernement israëlien soutient ces soldats.

3) Autant j'ai de la compassion pour le peuple israëlien, qui, qu'on le veuille ou non, vit sous la menace terroriste, autant déplorer l'isolement israëlien suite à cette affaire, ne peut pas être autre chose qu'une boutade, puisque c'est justement ce qu'invoque perpétuellement le gouvernement israëlien : qu'on le laisse agir de façon ABSOLUMENT SOUVERAINE.

Le gouvernement israëlien ne se reconnaît qu'un seul partenaire : les Etats-Unis. Jamais, les Etats-Unis n'envisageront de sanctionner Israël. C'était le seul embarras réel du gouvernement israëlien après cet événement.

Or, Obama n'a RIEN dit et le Conseil de Sécurité déplore ...

Les représentants israëliens parlent de légitime défense quand ILS attaquent dans un espace où ils n'ont aucune autorité.

 

Attendons l'enquête, c'est sûr. Une enquête façon Tsahal. Transparente et impartiale.

J'ai une autre solution : dissolvons l'ONU, ça fera des économies BUD-GE-TAIRES !

Je vais brûler mes bouquins de droit international et je reviens.

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 13:22

free-gaza.jpgSoulevée d' écœurement à l'annonce de l'assaut perpétré par l'armée israélienne sur la flottille de militants internationaux pro-palestiniens qui convoyait un chargement humanitaire à destination de la Bande de Gaza, je ne trouverais pas de mots assez durs pour condamner ce crime de guerre qui a fait (pour l'instant) 9 morts, 9 militants turcs. Comme si, d'ailleurs, ma voix, comme autant d' autres bien plus importantes, avait le pouvoir de stopper la politique d'un Netanyahu et les façons de faire de Tsahal.

 

Qui stoppera la politique belliqueuse d'Israël ?

L'assaut israélien sur ce bateau a eu lieu dans les eaux internationales : c'est une violation caractérisée du droit international.

Ceux qui étaient en état de légitime défense, ce sont les militants du bateau. Comme d'habitude dans ce conflit interminable, on bafoue les droits des civils qui répliquent à coup de pierres, de haches, de barres de fer. D'habitude, l'armée leur envoie des roquettes, là, ce ne fut que des balles... Tsahal, une des armées les plus high-tech du monde ; Israël, 4ème rang mondial des Etats vendeurs d'armes.

 

Messieurs Obama et Ban Ki-moon, et tous les dirigeants des Etats reconnaissant le droit à l'existence libre et souveraine des Etats palestinien et israélien doivent profiter de l'énorme erreur de l'armée israélienne pour, d'un commun accord, faire pression pour que l'Etat d'Israël stoppe la colonisation en Cisjordanie et reviennent dans les limites du droit international en laissant passer tous les convois humanitaires sur Gaza (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui).

D'autre part, la communauté internationale devrait œuvrer enfin à asseoir la légitimité et la crédibilité de l'Autorité palestinienne afin de discréditer les appels à la violence du Hamas, et conditionner l'arrêt du blocus à la reconnaissance d'Israël. Obliger Israël à déléguer des opérations de veille sur Gaza aux forces internationales.

 

G.W.Bush a laissé faire le gouvernement israélien dans le durcissement de sa politique d'occupation et de prévention du terrorisme, en donnant l'exemple lui-même par l'occupation de l'Irak et ses déclarations messianiques contre le terrorisme intégriste musulman et en pratiquant sur le terrain et à Guantanamo la torture .

 

M. Obama a eu à cœur de désengager son pays de cette idéologie. Mais s'il est véritablement engagé dans une politique de maintien de la paix mondiale, il va devoir fédérer et s'engager pour obliger Israël à aborder sa sécurité d'un point de vue multilatéral.

De la libération de Gaza du Hamas et d'Israël dépend la sécurité internationale. L'oubli, l'indifférence ou la fuite serait de l'irresponsabilité.

 

 

 

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 19:53

 

Comprendre les enjeux fondamentaux de la politique internationale est une vaste tâche ! Dans son émission sur France Culture, le mercredi 14 octobre, à 7h40, David SANGER, correspondant en chef du New York Times à la Maison Blanche, publiant un ouvrage L'Héritage (BELIN), nous éclaire par sa vision de la politique internationale actuelle et à venir. A l'écouter, donc, que faut-il en retenir ?

 

Quelle situation internationale G.W. BUSH a-t-il laissé derrière lui ?

 

  • L'obsession de G.W.BUSH à l'encontre de l'Irak a fait oublier les principaux problèmes de sécurité internationale. L'Afghanistan a été abandonné au moment de la guerre en Irak. Or, Al Quaïda n'est plus en Afghanistan, mais au Pakistan. Le Pakistan est un Etat qui détient l'arme nucléaire, il est donc important de veiller à la stabilité politique de cet Etat. Il semble donc souhaitable d'encourager l'armée Pakistanaise dans son combat contre Al Quaïda, d'où, peut-être, l'absence de grand enthousiasme d'Obama d'envoyer de gros contingents en Afghanistan, le problème s'étant déplacé. Il faut surtout faire comprendre au Pakistan que sa lutte contre Al-Quaïda doit être une priorité de politique intérieure.

    L'Afghanistan ne pose plus vraiment de problème de sécurité internationale, et les problèmes sont internes. Pays divisé et peu organisé institutionnellement parlant, les Talibans sont une réalité d'une certaine portion du territoire. Obama semble penser que ce n'est pas en leur faisant la guerre qu'on les fera disparaître. C'est pourquoi il semble enclin à penser qu'il faudra peut-être négocier avec eux.

  • L'Iran a aussi bénéficié de l'erreur de l'Irak. Là encore, Obama penche plutôt vers une fermeté qui n'exclue pourtant pas une négociation pragmatique. Et cela se comprend à la lumière du concept OBAMA qui est celui de la « dénucléarisation du monde », et qui, à mon humble avis, représente en lui-même un symbole fort dans son engagement pour la paix. Il reconnaît la contradiction interne à interdire la nucléarisation à de nouveaux Etats et ne rien montrer de sa contribution à la diminution - et à terme - à la disparition des armes nucléaires. D'où sa volonté de traiter avec la Russie dans ce sens. Obama sait qu'on a dépassé le modèle du monopole des armes nucléaires comme celui des « Etats-Unis décideur du monde ». I

  • Il lui faudrait certainement envisager une politique environnementale avec la Chine.

 

 

La méthode analytique d' Obama risque de passer pour une absence de décision. Le Prix Nobel de la Paix n'est peut-être pas mérité mais symbolique. C'est comme si, au regard du monde entier, on lui confiait le devoir d'œuvrer en faveur de la paix. On raille souvent cette décision au nom des 2 guerres que mènent les Etats-Unis (Afghanistan / Irak). Mais n'est-ce pas justement à celui qui détient les rennes des guerres de se voir attribuer l'obligation de la paix ? De sa réussite en politique intérieure dépendra peut-être son autorité internationale. Car là aussi, il y va d'une révolution dans les mentalités américaines (plus d'Etat), notamment sur le service de santé. Il aura alors donné une preuve de « YES, WE CAN ». Le monde en aurait besoin.

 

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 11:02


Les dernières informations

Les samedi 20 et lundi 22 juin ont été des journées de grande mobilisation à Téhéran, mais certains journalistes parlent également d'autres villes iraniennes comme Tabriz et Chiràz. Les manifestations ayant été interdites par les autorités iraniennes, les forces de l'ordre les ont réprimées par l'emploi de gaz lacrymo et de nombreuses arrestations. Les chiffres officiels annoncent environ une vingtaine de morts.

 

Il apparaît que les grands dignitaires de cette République d'Iran se divisent sur la question :

  • Moussavi, chef de la contestation populaire actuelle, appelait lundi 22 à la grève générale. Il nous faut savoir que Moussavi est un des piliers de la contestation du Chah d'Iran et qu'il a été 1er ministre sous la présidence d'Ali Khamenei, l'actuel guide suprême.
  • Ali Akbar Hashemi Rafsandjani a financé la campagne de Moussavi, il est « l'hodjatoleslam » (c'est-à-dire d'un rang inférieur à l'ayatollah dans le clergé chiite), il préside à l'assemblée des experts qui supervise l'action du guide et peut le révoquer. Il est également président du Conseil de discernement et conseille le guide de la révolution sur les sujets de politique intérieure.

  • Un grand Ayatollah, Hossein Ali Montazeri invite le peuple iranien à observer 3 jours de deuil en mémoire des victimes de la répression des manifestations.

  • Alors que le Conseil des Gardiens, organe législatif suprême a exclu de revenir sur l'issue du scrutin, le candidat conservateur Rezaï a décidé de retirer sa plainte pour irrégularité, arguant que la situation en Iran était trop sensible, alors que le Conseil des Gardiens avait obtenu du guide suprême un délai supplémentaire pour le recomptage des bulletins de vote.

La position des Etats-Unis :

  • De son côté, Obama persiste et signe, la souveraineté iranienne doit être respectée et aucune puissance n'a effectivement à s'ingérer dans les affaires intérieures, mais il rappelle au gouvernement que le monde l'observe. Il brandit un argument qui n'émeut généralement que les démocrates convaincus, celui de ne pas opposer de violence à l'encontre de son propre peuple.

La position de l'Union Européenne :

  • L'Italie a proposé d'ouvrir son ambassade à Téhéran aux manifestants iraniens blessés.

  • La Suède propose aux 27 de coordonner une action pour ouvrir leurs ambassades aux manifestants, une liste sur Internet a même circulé signalant les ambassades qui acceptaient les réfugiés blessés (Australie, Belgique, Finlande, Allemagne, France, Mexique)

A l'international :

  • Le G8 des Affaires Etrangères qui s'est tenu hier à Trieste n'est pas parvenu à s'entendre sur l'énoncé commun d'une condamnation des répressions policières des manifestations, et n'envisagent pas de nouvelles sanctions internationales contre l'Iran, craignant à juste titre que cela isole encore plus le pays et que de telles mesures ne contribuent qu'à appauvrir les classes moyennes et les plus pauvres encore.

En Iran :

  • Ce matin, le porte-parole du Conseil des Gardiens a annoncé qu'il n'y avait eu aucune fraude lors de l'élection et que cette élection était même « la plus propre de toutes » !

Une chose est sûre : malgré les provocations d'Ahmadinejab à l'égard des puissances occidentales, Etats-Unis, Union Européenne, Russie, et Chine, chacun pour des raisons différentes, n'ont pas l'intention de violer la souveraineté iranienne. Les Etats-Unis sont trop inquiets des relations qu'ils vont avoir à entretenir avec l'Iran pour se heurter de front avec lui. L'Union Européenne, malgré ses offres de bienfaisance à l'égard des manifestants, n'a pas de grande marge de manœuvre, les plus audacieuses des ambassades européennes en Iran étant, on s'en doute, encerclées par les forces de police iraniennes. Quant à la Russie et la Chine, elles espèrent intimement profiter de la situation qui montre une nouvelle fois toute l'impuissance des Occidentaux, afin de dessiner une nouvelle politique internationale de « non-alignés » sur les exigences et critères démocratiques de l'Occident.

Sur les forums et blogs consultés ces derniers jours, revenait souvent la question de savoir si la République islamique d'Iran était ou non une réelle démocratie ?

La démocratie ne se réduit pas à la mise en place d'élections, ni même à l'élection par le peuple d'un certain nombre de représentants. Une réelle démocratie, à mon sens, aurait dû recompter scrupuleusement les urnes sur lesquelles il pesait des soupçons. Il faut d'ailleurs se dire que cela n'aurait sans doute pas remis en cause le résultat final et national de cette élection. On aurait pu se demander si les Etats-Unis étaient une vraie démocratie lorsqu'il y avait eu litige sur l'élection G.W.Bush/Al Gore aux Etats-Unis, souvenons-nous, il planera toujours un soupçon sur le nombre de voix recueillies par les deux candidats !!!

La question est maintenant la suivante : que va faire Moussavi de ces mouvements de contestation, dorénavant ? Une partie du peuple iranien, les jeunes urbains, ainsi que les femmes , ayant accès à la civilisation occidentale (par le biais d'Internet notamment) veut une République plus démocratique. Comment leur demande va-t-elle pouvoir s'exprimer et quels espaces politiques va-t-elle pouvoir occuper pour essayer de l'atteindre ? Car c'est le problème suivant : quelle place pour l'opposition politique en Iran? Un régime démocratique propose toujours un espace d'expression et de représentation des oppositions politiques. Il y a des représentants de l'opposition en Iran. N'ont-ils le droit de s'exprimer librement que dans les urnes ? Mais si même les résultats électoraux sont extorqués, et les manifestations pacifiques réprimées, que reste-t-il à l'opposition iranienne ? Qu'allez-vous faire M.Moussavi ?

 

 

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 10:26

Soupçon de fraude électorale, manifestations dans les rues, témoignages via internet ...On trouve de tout sur l'Iran, mais très peu de choses qui permettent réellement de se faire une opinion fondée.

Y a-t-il eu fraude électorale ? A-t-elle été massive ?

Qui manifeste, pourquoi ?

L'article de Libération.fr du 17/06/2009 donne la parole à Bernard Hourcade, chercheur géographe et spécialiste de l'Iran au CNRS.

" Très prudent au départ sur les accusations de fraudes formulées à l'encontre de Mahmoud Ahmadinejad, il a étudié les résultats électoraux et estime aujourd'hui que la fraude est avérée. [...] On constate qu'une fraude lourde a été organisée et planifiée. Le dépouillement, semble-t-il, s'est déroulé normalement. Il n'y a pas eu de bourrage d'urnes. C'est au bureau centralisateur de Téhéran que cela s'est mal passé, dans la nuit de vendredi à samedi. [...]
Des gens proches du pouvoir sont venus remplacer les fonctionnaires chargés de centraliser les résultats. Ils se sont basés sur la géographie électorale de l'élection présidentielle de 2005, en laissant à Moussavi des zones gagnantes, pour que la carte des résultats soit crédible. Mais on a multiplié le précédent résultat d'Ahmadinejad par x. Il est passé de 20% lors du premier tour de 2005 à 62% cette année. Les partisans d'Ahmadinejad ont paniqué au cours des quinze derniers jours de campagne quand ils ont vu la montée de Moussavi. En quelque sorte, ils ont trop bien réussi leur fraude."

Cette analyse rejoint en ce sens celle de l'universitaire américain Juan Cole pour qui "la victoire d’Ahmadinejad à Téhéran paraît peu crédible dans une ville où les tendances progressistes sont fortes" (LeMonde.fr)

Ce n'est donc pas une surprise que ce soit à Téhéran que l'on crie "Where is my vote ?"

Hier, l'Ayatollah Khamenei proposait que le Conseil recompte 10 % des suffrages de l'élection présidentielle, au hasard, "en présence de représentants des trois candidats battus" mais ordonnait également à la protestation de rue de se taire.

Malgré l'interdiction des manifestations par le pouvoir ainsi que l'appel au renoncement aux rassemblements par les candidats battus eux-mêmes, on manifeste à Téhéran aujourd'hui et la police disperse les manifestants.

C'est la victoire d'Ahmadinejad dans la capitale qui semble être l'objet de la fraude, c'est donc ce décompte qu'il faudrait refaire, mais ce n'est pas ce qui est proposé.

Quel dénouement pour ces élections ? Va-t-on procéder à ce recomptage proposé (qui ne résoudra pas la question réelle) et entériner les résultats du scrutin avec la bonne conscience pseudo-démocrate ? Les protestations de Téhéran vont-elles se durcir encore ou au contraire se taire ? Il est clair que le gouvernement va   se sentir encore plus légitimé à employer la force contre les protestataires.

A n'en pas douter, le peuple iranien a élu Ahmadinejad dans sa grande majorité. On dit qu'Obama est embarrassé de cet événement. Je ne le crois nullement surpris et sa politique d'ouverture au dialogue avec l'Iran avant les élections en est pour moi plus une preuve que son contraire. Obama savait qu'il allait avoir à composer avec lui.

De leur côté, les autorités iraniennes - passablement irritées par la médiatisation moralisatrice et parfois sans discernement de cet événement - s'impatientent de renvoyer les habitants de Téhéran chez eux une bonne fois pour toutes. Les soutiens "tout azimut" des Occidentaux aux protestations risquent de braquer encore plus les dirigeants dans leur politique anti-occidentale et anti-démocratique. L'Etat iranien ne connaît pas de droit au-dessus de sa souveraineté et ce n'est malheureusement pas les témoignages de bloggeurs iraniens sur les violences policières qui garantiront l'engagement des puissances occidentales au côté des manifestants de Téhéran.

Attention à ce que nous provoquons et à l'espoir que l'on est en droit ou non de susciter.

Oui, je me réjouis qu'une partie du peuple iranien exige avec détermination la transparence démocratique des urnes.

Oui, je me réjouis qu'Internet permette à ces hommes et femmes de témoigner et de communiquer avec d'autres hommes, eux qui vivent dans un Etat qui ne connaît pas de liberté de la presse.

Oui, je me réjouis que des citoyens iraniens remettent en cause le système d'une république islamique, mais je regrette qu'ils n'aient pas de représentants politiques pour porter leurs voix car je ne vois aucun des opposants politiques candidats aller jusque là... et cela aussi je le déplore, car il ne reste que peu d'espace à ces gens pour exprimer leur opinion. Aujourd'hui, "les agences Fars et Mehr ont fait état d'un attentat-suicide, [...] à Téhéran, près du mausolée de l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la République islamique. "Un kamikaze a trouvé la mort dans l'aile nord du mausolée de l'imam Khomeini", a précisé l'agence Fars, qui évoque un pèlerin blessé sans s'étendre sur les circonstances exactes de l'attentat."

Mais je crains que quelle que soit l'issue de cet événement, les gouvernements occidentaux, si prompts à donner des leçons et à établir des conclusions hâtives, laissent le peuple de Téhéran se débattre avec ses problèmes internes. Je n'imagine ni les Européens, ni le Président Obama intervenir de façon coercitive dans cette affaire là. On reproche à Obama de ne pas condamner assez fermement ce qui se passe en Iran. Sur ce sujet, Sarkozy a été plus rapide et virulent. Obama ne se shoote pas à la Juvamine, et Sarkozy n'a pas à gérer un prochain retrait de ses troupes en Irak, où, souvenons-nous, en 2003, l'Occident partait en croisade derrière les Etats-Unis contre l'empire du mal que sont les dictatures. Six ans après, l'Irak est-il une démocratie ? A qui cela a-t-il coûté le plus de vies, aux Occidentaux ou aux Irakiens ?

Les jeunes, urbains, progressistes de Téhéran savent que la politique d'Ahmadinejab est une catastrophe nationale et qu'elle a encore moins de fondement avec Obama qu'elle n'en avait avec Bush.

Tous les démocrates ne peuvent qu'encourager et relayer le combat de ces gens. Tous les démocrates ne peuvent que saluer la détermination de ces gens qui bravent les pires dangers pour que leur droit soit respecté. Mais les dirigeants occidentaux n'ont pas à susciter chez eux un espoir dont ils ne tiendraient pas la promesse.

 

 

Restons humbles, solidaires et vigilants... et dans l'espoir de mieux se comprendre, lisons ou relisons les beaux livres de Marjanne SATRAPI.

 

http://www.bdselection.com/php/index.php?rub=page_dos&id_dossier=51

 

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