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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 20:19
Samedi 30 janvier
MANIFESTATION  NATIONALE POUR L'EDUCATION
à PARIS

à l'appel de la FSU
PLACE DENFERT ROCHEREAU 13H30

 

Bon, on peut pas dire qu'on ait explosé le score jeudi dernier pour la grève ! Alors on espère vous voir plus nombreux à la manif !!!

image-copie-9

  

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 10:47
Un ptit rappel aux amigos grévistes de l'Education Nationale. Ce serait bien que vous vous déclariez grévistes avant 9h à votre administration car le Ministère, par l'intermédiaire des Rectorats, recueillent le nombre très tôt dans la matinée. Ça fait que ceux qui, pour des raisons d'emploi du temps, font grève plus tard sans s'être déclarés auparavant, ne sont pas comptabilisés. Quand on sait que le taux de participation à une grève fait parti des motivations qui peuvent pousser à la suivre... et que le gouvernement, lui, le sait...

Petits rappels !!!

- tout fonctionnaire peut se déclarer gréviste le matin même de la grève (lorsqu'un préavis a été déposé, évidemment) et  rien n'oblige à se déclarer la veille : certains chefs de service ou d'établissement n'hésitent pas en effet à demander voire exiger que les grévistes se déclarent la veille, ce qui n'est pas légal

- mais se déclarer la veille facilite le décompte...  il est recommandé de se déclarer à un délégué syndical qui pourra ainsi établir au plus tôt ses propres chiffres et contrer ceux des administrations ;

-  dans l'Education nationale, le Rectorat fait son décompte non pas en fonction des personnels attendus ce jour-là, mais du nombre total de personnels - ce qui explique le gouffre entre les chiffres officiels et les chiffres syndicaux ;

-  cependant, le Rectorat n'oublie jamais de défalquer tous les grévistes lorsque, après la remontée des chiffres, se fait la remontée des noms ;

- que la méthode des Rectorats confine donc à une véritable falsification des chiffres qui n'est, évidemment, qu'un outil de communication de plus puisque cela permet de dire, lorsque 25% des personnels sont en grève, que 75% des personnels sont d'accord avec eux !

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 22:27
Chers collègues, si vous ne connaissez pas ce film de Rodolphe MEUNIER, La faisabilité politique de l'ajustement, je ne peux que vous conseiller d'aller jusqu'au bout de ces 40 minutes divisées en 2 épisodes.

Ce n'est pas tant pour le parti pris de montrer que le démantélement de l'Ecole publique entreprise de façon décomplexée par Darcos and co (mais bien avant en réalité, on se souvient d'Allègre qui voulait "dégraisser le Mammouth" et qui biffa le statut des MI-SE) nourrit le succès de l'école privée, ce qui est loin d'être faux, d'ailleurs, mais c'est surtout pour se rafraîchir la mémoire immédiate. Il y a un an, nous combattions des réformes dont nous ne voulions pas. Aujourd'hui, nous les appliquons tant bien que mal, et plutôt mal que bien, puisque ce sont des réformes coups de poing édictées sans concertation aucune avec les acteurs de terrain.
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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 19:13
Ce jour, à 10h, salle des professeurs :
"Tiens, t'as vu y'a grève mardi 24.
- Ouais, ben j'ai que deux heures de cours, j'vais pas perdre 1/30ème de salaire pour deux heures de cours, c'est con, ça tombe mal.
- Ouais, ça s'rait encore un vendredi où j'ai 8 heures de cours, là, ouais, j'dis pas.
- Ouais, mais tu sais, grève, c'est soit le mardi ou le jeudi, mais jamais le vendredi.
- Ben ouais, c'est con.
- Remarque, moi j'trouve que les grèves, d'tout' façon pour ce que ça sert à quelquchoz ... "


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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 20:05
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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 15:35


Eh oui chers collègues, je suis comme vous, je fais la moue en pensant à la rentrée qui approche. J'espère que vous vous êtes bien reposés, car en septembre, le combat devrait reprendre... Alors, rappel par l'image.
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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 15:58

Cet après-midi, lors de mon parcours quotidien de Rue89, je suis tombée sur l'article de l'écrivain, Mouloud AKKOUCHE « La grande Fatigue des profs face au démantèlement de l'école » où il fait allusion à la présence du slam dans les écoles. Je le cite : « A titre personnel, je n'aime pas du tout le boulot de Grand Corps malade (toutefois, ce type a l'air sympathique et sincère) et encore moins Abd al Malik, encensés tels des Jacques Prévert de banlieue. N'en déplaise à pas mal de mes proches qui adorent ces deux chanteurs, je persiste et signe : il s'agit de variété comme le yéyé et le disco à d'autres époques. Pas plus, ni moins. Auditeur de Radio Nostalgie, j'aime beaucoup la variété, mais faire passer ce genre de textes pour de la grande poésie me semble une arnaque. Pas du René Char, du Rimbaud, du Ferré, du Bertrand Cantat, du Bashung ou bien d'autres actuels que je ne connais pas. Cela dit, j'ai déjà entendu d'excellents slammers à la radio, et la langue doit évoluer, se nourrir des cultures actuelles. Mais faire étudier les textes de Grand Corps malade à l'école relève d'une grande démagogie, accompagnée d'une véritable inconscience des conséquences néfastes sur la culture en construction des élèves. »

 

Bien que ce ne soit pas le sujet principal de son article, mais une simple allusion, j'ai souhaité lui poster le commentaire suivant : http://www.rue89.com/blog-de-lecrivain-mouloud-akkouche/2009/07/01/la-grande-fatigue-des-profs-face-au-demantelement-de-l

 

Je voudrais réagir sur l'usage pédagogique du slam en classe de français. J'enseigne cette matière en lycée professionnel rural et lorsque j'étudie la poésie, il m'arrive fréquemment de débuter par un atelier slam que j'anime moi-même ou que je confie à un intervenant.

Je me permets juste de préciser que le public des lycées professionnels est, à très peu d'exception près, constitué de jeunes qui ont eu un parcours scolaire très accidenté, souvent durant le collège, parfois depuis les petites classes. Un nombre impressionnant de jeunes adolescents ne maîtrisent absolument ni la lecture, ni les règles minimales de la syntaxe, de la conjugaison et de l'orthographe, et dispose d'un vocabulaire très limité.

Une petite minorité d'élèves a choisi véritablement le lycée professionnel parce qu'elle avait une idée précise et précoce du métier qu'elle voulait exercer. Une trop grande majorité d'élèves s'y retrouvent parce que leur « niveau » ne leur permettait pas de prétendre à des études « générales ». Et une grande partie de cette majorité d'élèves n'est pas forcément dans la filière qu'elle aurait choisie, par manque de places offertes...

Une grande majorité de ces élèves ont une « dent » contre l'école, qui les a trop tôt exclus de la soi-disante « norme » et qui n'a pas toujours su et pu détecter, comprendre et remédier à leurs propres difficultés. Autant dire que le français, qui est une matière abstraite, exigeante, supposant un certain niveau de culture générale et de maîtrise de la langue, représente souvent tout ce qu'ils détestent.

C'est pour toutes ces raisons que je m'efforce, envers et parfois contre tous, de leur proposer l'étude de la poésie, qui représente souvent pour eux, le plus difficile en français, « parce qu'on n'y comprend rien » et que des années d'études formalistes de la poésie (le quatrain, le sonnet, l'alexandrin … de purs barbarismes pour nos jeunes!) les ont définitivement dégoûtés de s'intéresser à la poésie.

Alors, j'introduis ma séquence souvent par un slam, et le plus souvent c'est Grand Corps Malade, parce qu'en province rurale, il est un des rares à être connu de tous. Le slam est mon entrée en poésie, parce qu'en tant que poésie populaire, elle est l'œuvre potentielle de tout anonyme et non l'œuvre d'une élite. Elle est souvent composée des mots de tous les jours, des mots qui renvoient au vécu des jeunes, parce que lorsqu'ils pensent leur vie, ils la pensent dans ces mots-ci, n'en déplaise à notre académisme. De plus, le message de bon nombre de textes de GCM est finalement celui-ci, c'est l'écriture qui lui a sauvé la vie et sa tête, en dépit des difficultés rencontrée sur son chemin.

 

 

Les soirées et autres cafés slam qui connaissent un vif succès dans les petites et moyennes villes de provinces permettent à certains jeunes d'attirer l'attention sur eux, par leur coup de plume ou par la façon talentueuse de scander leurs poèmes, l'attention de leurs pairs, mais aussi d'adultes comme leurs professeurs, leurs parents... Une petite compétition saine avec une graine de reconnaissance sur des valeurs positives à la clé !!! Et enfin, ces mêmes jeunes qui n'en finissent plus d'écrire, de chercher la rime, de déclamer...

Il est évident que les textes de Grand Corps Malade ne peuvent satisfaire pleinement le désir de lecteurs épris de poèmes sublimes comme ceux d'un Char, Rimbaud, Ferré, Cantat ou Bashung, autant de références qui me sont chères. Cela dit, quand j'écoute le slam de Souleymane Diamanka « L'automne des blocs-notes », eh bien je m'arrête et j'en ai des frissons...tellement je trouve ce texte magnifique. Je ne pense pas que le slam soit le nouveau disco, une simple variété vulgarisée de la poésie. J'ai tendance à croire que le slam est un art oratoire à part entière (il est authentiquement déclamé a capella et c' est de la façon de scander son texte que peut en naître une certaine forme de musicalité) et que dans ce domaine comme ailleurs, il y a des grands, ceux qui lui donnent ses titres de noblesse et les autres, comme Cantat et Bashung donnent ses lettres de noblesse au rock.

Et ce qui est remarquable finalement, dans cet usage pédagogique du slam, c'est qu'après avoir eux-mêmes produit leurs petits poèmes, ils sont de nouveau curieux de poésie et sont dorénavant prêts à recevoir les textes de grands auteurs … ainsi a-t-on pu finir sur l'étude du texte de Léo FERRE « Préface » dont je rappelle ici quelques extraits :

 


 

« La poésie contemporaine ne chante plus. Elle rampe. Elle a cependant le privilège de la distinction, elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore. Cela arrange bien des esthètes que François Villon ait été un voyou. […] Le snobisme scolaire qui consiste à n'employer en poésie que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main. Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse. Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot. [...] La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie; elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche. » Chers collègues, nous avons de la chance, Grand Corps Malade n'est même pas un voyou !

 

Attention cependant, cette expérience n'est pas une recette miracle. Elle est une possibilité, et parfois son efficacité n'est pas au rendez-vous. Au début des ateliers, les jeunes sont souvent enthousiastes (« un cours de slam, ça déchire ! ») et en plus on peut même écrire des gros mots. Les premières productions sont donc souvent une succession d'insultes et autres grossièretés...mais ce qui est remarquable, c'est que cela s'arrête spontanément après. Le fait de déclamer ensuite son texte devant le reste de la classe, de s'entendre dire son texte leur fait prendre conscience qu'il ne suffit pas de dire des gros mots pour faire un chouette slam. Dès le 2ème exercice d'écriture, les élèves n'écrivent plus pour provoquer, mais pour dire quelque chose d'eux-mêmes et de leur vie.

 

Quand à ceux qui imagineraient que faire des cours de slam leur permettrait de s'acheter l'affection des élèves, qu'ils oublient tout de suite, car comme pour le reste, si la séance est ratée, ils vous le feront payer comme pour n'importe quel autre cours, voire bien plus, car ils ne manqueront pas de comprendre que vous avez voulu faire « djeunes » et qu'en l'occurrence, vous êtes vraiment à côté de la plaque !

 

C'est une piste que j'ai trouvé intéressante pour sensibiliser nos jeunes à l'art poétique, ce n'est qu'une piste parmi d'autres. Il faut rester modeste et prudent. J'ai eu l'occasion de rencontrer un inspecteur stagiaire cette année qui me disait que la classe pouvait parfaitement être considérée comme un lieu d'expérimentation. Je m'y suis donc engouffrée. Je pense malgré tout que le slam a permis à un petit nombre des ces élèves de rencontrer Léo Ferré et d'autres poètes majeurs. Ce qui est important à mes yeux, c'est qu'ils ne se croiront plus jamais interdits de poésie sous prétexte qu'ils sont nuls en français !

 

Et je ne peux m'empêcher de me demander combien de temps me laissera-t-on encore libre de faire ce genre d'expériences, car en effet, l'école républicaine est moribonde et pour l'enterrer parfaitement, le Ministère n'hésite pas à sanctionner les professeurs « fantaisistes », ceux qui ne resteraient pas sur le chemin ultra-balisé des consignes.

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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 17:38

Alain Refalo est enseignant à l’école Jules Ferry de Colomiers.
Il a décidé, en accord avec les parents d’élèves, d’organiser l’aide personnalisée de sa classe en deux groupes privilégiant la coopération et l’entraide dans l’acquisition des connaissances alors que les textes demandent une sélection d’élèves en difficulté.
Pour l’administration, notre collègue n’applique pas règlementairement le dispositif d’aide personnalisée.
Pour ce motif, l’administration lui inflige un retrait de salaire de deux jours par semaine depuis le mois de janvier 2009 et a refusé la promotion au choix à laquelle il avait droit.
Mais ces sanctions financières totalement injustifiées et sans précédent ne suffisent pas à l’administration !
L’Inspecteur d’académie menace aujourd’hui Alain Refalo d’une sanction disciplinaire en le convoquant devant le conseil de discipline le 9 juillet.
Nous dénonçons cet acharnement que rien ne justifie.
Nous exigeons qu’aucune sanction disciplinaire ne soit prise contre notre collègue Alain Refalo ainsi que l’arrêt des retraits de salaire.
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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 15:48


iL YA DANS LES ECOLES, COLLEGES ET LYCEES, DE PETITES MAINS ET DE GRANDS COEURS EN OR QUE L'ON PAIE AU SMIC (MAIS CE SONT SOUVENT DES TEMPS PARTIELS) POUR QUE L'ECOLE RESTE UN LIEU DE SAVOIR, DE SOLLICITUDE ET DE TOLERANCE... ALORS QUE TOUS LES ACTEURS S'ACCORDENT POUR DIRE QUE C'EST LE MANQUE D'ADULTES A L'INTERIEUR DES ETABLISSEMENTS QUI REND POSSIBLE CERTAINS ACTES DE VIOLENCE ET D'INDISCIPLINE, D'AUTRES PREFERENT INFORMATISER ET CARCERALISER  L'ECOLE SELON CETTE LOGIQUE ECONOMIQUE IMPARABLE :

" TOUT CITOYEN EST UN DELINQUANT EN PUISSANCE, QUI PLUS EST S'IL EST JEUNE,
IL FAUT DES PRISONS POUR LES DELINQUANTS
CONSTRUIRE DES PRISONS COUTE CHER
TRANSFORMONS LES ECOLES EXISTANTES EN PRISONS"

HOMMAGE A CETTE INSTITUTRICE POETESSE, A GERALDINE, A MON AMIE NINI, E.V.S QUI ATTEND ELLE AUSSI UNE EVENTUELLE FIN DE CONTRAT ET A TOUS LES AUTRES ...


Un p'tit bonheur.....A... l'Education Nationale !

 Monsieur Le Président,
 Merci de lire ce message,
 Un p'tit bonheur sur une page,
 Une douceur..pour l'Education Nationale.

 
 Je le confie à la toile,
 La grande toile du progrès,
 Afin qu'il tisse les voiles...
 De la solidarité,
 Et qu'il rayonne aux ondes...
 De l'humanité.
 Je suis Professeur des Ecoles
 Dans un petit village de l'Eure, 
 Trois cents âmes y demeurent,
 Et vingt- six élèves à l'école...
 Une classe, dite « unique »,
 Mais cinq cours, dits multiples...
 Dans cette école une chance,
 Un p'tit morceau de bonheur,
Qui s'écrit avec ces trois lettres:
 Employée de la Vie Scolaire.. .
 Pour l'Education Nationale,
 Un p'tit bonheur, c'est pas banal,
 Un léger baume sur le coeur
 De cette Grande Dame
 Un peu...bancale !

 Notre bonheur, c'est Géraldine,
 En silence elle participe
 A la guérison d'la Grande Dame...
 Elle est..une Valeur Ajoutée
HUMAINE rentabilité,
 Et c'est du bonheur ...assuré !
 Dès le matin, elle s'active,
 C'est sur le net qu'elle s'incline
 Les courriers, les notes de service,
Toutes les infos de l'inspectrice,
 Et celles de l'Académie...
Mes mots notés au brouillon,
 Les compte-rendus de réunion,
 Tapés, imprimés, photocopiés,
 Enveloppés, adressés, timbrés,
 Prêts à être distribués...

 Encadrés, les derniers dessins des CP,
 Affichés, sinon...à quoi bon dessiner?
 Un CM vient montrer son texte sur le musée,
 Elle l'aide à le recopier, à taper sur le clavier...
 Afin de ne pas gêner, le travail commencé,
 Un autre enfant vient finir avec elle l'exercice,
 Elle explique et décortique, redonne de l'énergie..
 
 Rangée la bibliothèque,
 Notés les livres prêtés,
 Elle prépare la maquette,
 La une du journal scolaire...
 Ah! Notre petit journal
 « Magique », ils l'ont appelé
 Quel travail de fourmi,
 J'y passerai......des nuits ?
 
 Sonne la récréation, une mi-temps pour souffler,
 Elle me rejoint, souriante, à la main nos deux cafés,
Quelques chaudes gorgées, entre... deux conflits à régler,
 Des solutions à trouver, des mots à reformuler,
 Une écorchure à soigner, une blessure à consoler...
Et puis...c'est reparti !
 Sur les chemins de la connaissance,
 Vaincre ainsi sans cesse l'ignorance,
 Avec labeur, effort, sérieux,
 S'ouvrir l'esprit, être curieux.
 Ne pas oublier l'insouciance,
 De tous ces êtres en enfance,
 La bonne blague!... On la mettra dans le journal,
 Les bons gags, et les rires, c'est vital !
 Dans les pots
 Les peintures sont bien préparées,
 Quatre enfants sur un chevalet,
 Deux à l'ordi pour recopier,
 Les autres en dessin sur papier,
 ....Sans elle, jamais...
 Ce ne serait si bien géré.
 Bientôt la fin de la journée,
 Plus l'aide personnalisée,
 Restent les cahiers à corriger,
 Faire le point pour évoluer,
 Et demain..tout continuer.....

 Le soir, coup de fil...
C'est Géraldine,
 A sa voix, je perçois,
 Une blessure qui abîme...
 
 Ecoute, me dit-elle...c'est à pleurer !
 Du « Pôle Emploi » j'ai reçu...un imprimé,
 Dans quelques semaines, c'est marqué,
 Votre contrat est terminé...
 Ils me demandent ce que j'ai fait,
 Pour trouver un futur emploi..
 Sa voix se fêle... »J'ai..un emploi! »
 Ils me demandent ce que j'ai fait,
 pour me former, pour m'insérer,
 Sa voix se gèle.... puis accélère: « Je...suis formée,
 depuis trois ans, j'me sens utile, insérée et c'est varié,
 Pas bien payé, mais..j'veux rester ! »
 Sa voix s'étrangle... c'est à pleurer...
 Ils me demandent mes compétences
 C'que j'ai acquis, que vais-je répondre?
 Il y a l'espace ...d'UNE LIGNE
 UNE LIGNE.... mais tu te rends compte !

 J'ai honte, honte...il aurait fallu UNE PAGE
 Au moins UNE PAGE pour répondre,
 J'ai honte, honte..pour notre Grande Dame
 Pour ceux qui l'ont créée, l'ont fait évoluer,
 Qui a tant appris aux enfants,
 Qui a tant encore à leur apprendre..
 Et Géraldine ???
 On n' lui dira même pas MERCI
Bien sûr, pas de parachute doré,
 Et même pas d'indemnité
 Ils lui précisent... Oh!..comme ils disent
 D'étudier ses droits...pour..le R.M.I.
 Elle a raison...c'est à pleurer..
Alors qu'on demande chaque jour,
 A nos élèves de dire « Bonjour »
 De dire « Au revoir » et.... « Merci »
 De s' respecter, d'être poli
 Comme vous dîtes, Monsieur Sarkozy...
 
 Que vais-je dire, à la p'tite fille,
 Qui l'aut're jour, près de moi ,s'est assise,
 Et ,toute fièrement, m'a dit:
 « Tu sais, Maîtresse,moi, quand j'serai grande,
 J'irai au collège, comme mon grand frère,
 J'irai au lycée, j'passerai mon bac,
 Et je ferai...comme Géraldine! »
 Je sursaute.. Mon coeur se serre..C'est à pleurer.
 

 C.Picavet
 Professeur des écoles
 à l'école des Livres Magiques
 Saint-Grégoire du Vièvre (Eure)

 En hommage à toutes les Géraldine, Florence, Sabrina, Laurence, Elodie,
 à tous les Philippe, Sébastien, et bien d'autres qui ont valorisé mon
 travail, et participé à la guérison d'la Grande Dame...
qui est encore bien malade...

 Je ne crois pas à la peur, je crois à la force et à la magie des mots,
 Et pour garder notre bonheur, il suffirait de quelque Euros...
 Quel patron, quelle entreprise, après trois ans de formation,
 Jetterait son salarié, pour prendre un autre, recommencer ?
 Quel jardinier, quel paysan, brûlerait sa récolte mûre, après avoir
semé,
 soigné?
 Je n'ai pas fumé la moquette
 Je veux seulement que l'on arrête,
 De prendre les gens pour des pions,
 Qu'on arrête de tourner en rond !
 
 Torpillé le « Chagrin d'école »
 En mille miettes de BONHEUR !

 En l'honneur de tous ces p'tits bonheurs..
 INONDONS LE NET
 les amis, les décideurs,
 les chômeurs, les travailleurs,
 directeurs, les inspecteurs,
 employés et professeurs,
 députés, ministres,
 r'm'istes ou artistes,
 chanteurs, compositeurs, rapeurs, slameurs,
 radios, journaux, télés,
 
et à tous ceux qui sont...parents...d'un enfant.. 
enfin à chaque être humain de ce pays 
qui j'espère un jour dans sa vie,
a bénéficié d'un peu de bonheur,
de cette Valeur Ajoutée
 HUMAINE rentabilité,
dans le giron de la Grande Dame.
 
 P.S: Ironie..... A la rentrée, c'est presque sûr
 Notre petite école rurale 
Sera dotée d'une Valeur Matérielle Ajoutée, 
Des fonds ont été débloqués, 
Huit ordinateurs et un tableau interactif 
Une « classe numérique »
Nous serons à la pointe du progrès ! Et pour cela, je serai formée !
 Mais, qui m'aidera à installer, et à gérer, sans Valeur Humaine Ajoutée
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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 09:08

Inspecteur honoraire à Douai, Pierre FRACKOWIAK, connu pour sa lutte contre les conservatismes intérieurs, adresse une lettre ouverte à ses collègues, que je ne résiste pas à vous reproduire ici-même.

Lettre ouverte de Pierre Frackowiak à ses collègues inspecteurs

14 juin 2009.

A tous ceux qui pensent encore et malgré tout que

  • le soutien, c’est bien, même n’importe quand, matin, midi ou soir, même quand les élèves stigmatisés, victimes du système, seront transformés en coupables au bout du compte
  • c’est l’honneur de la République de faire du soutien gratuit qui ne lui coûte rien (avec le passage au 24 h), qui lui permet de faire des économies (en supprimant les RASED), même quand elle fait indirectement de la publicité gratuite pour les officines privées dont le chiffre d’affaires s’accroît de manière exponentielle
  • personne n’y avait jamais pensé, même pas les inspecteurs qui sont contraints de déclarer que tout ce qu’ils ont fait et fait faire depuis 30 ans et plus, est nul
  • il faut «au moins essayer et qu’on verra», même si l’on n’y croit pas vraiment si l’on a conscience de contribuer à l’insu de son plein gré à ancrer le néolibéralisme dans les têtes
  • tout «ce que fait le pouvoir actuel ne peut être mauvais» – d’ailleurs Darcos, Nembrini and Co connaissent bien l’école et l’adorent[i] – et qu’il faut bien être constructif même en prenant le risque de paraître complaisant ou complice
  • tous les pédagogues qui le condamnent unanimement, même si certains s’emploient à détourner le dispositif, se trompent et qu’ils font de la politique alors que le pouvoir, lui, n’en fait pas et ne pense qu’à l’intérêt des élèves
  • de toute façon, il faut obéir et qu’il est plus important d’inspecter le soutien hors temps scolaire que d’analyser les pratiques pédagogiques dans le temps de classe normal, même si l’on reconnaît dans son for très intérieur que le déni de la pédagogie, entretenu par le pouvoir, est une aberration.

A tous ceux qui n’ont pas encore compris que le soutien est une des pièces majeures du puzzle qui tente d’opacifier un projet ultra libéral autoritaire parfaitement cohérent, dangereux pour la société.

Je recommande vivement la lecture d’un ouvrage  qui vient de sortir aux éditions La Dispute : «Pour en finir avec les dons, le mérite, le hasard» 21 euros. Il est publié par le GFEN, écrit par un collectif d’auteurs, de philosophes, de sociologues, de chercheurs en sciences de l’éducation qui indiquent d’autres voies théoriques pour continuer à penser l’éducabilité du petit d’homme, les chemins de son émancipation, en reprenant le pari de l’égalité du «tous capables», et ce en d’autres termes que «l’égalité des chances» dont l’apparente générosité ne masque qu’imparfaitement la parenté avec «le chacun pour soi» libéral.

En des approches parfois renouvelées grâce à l’apport de nouvelles avancées scientifiques – comme les neurosciences – ce livre se veut combatif dans la mesure où ses auteurs prennent résolument le contre-pied de la marchandisation de l’éducation, et affirment que, pratiquement et théoriquement, il est possible de construire, avec les autres, et en particulier avec les jeunes en situation d’éducation, un rapport différent aux savoirs, un rapport à un savoir émancipateur.

Les auteurs démontent rigoureusement toutes les mécaniques qui sont mises en place :

  • Celle des nouveaux vieux programmes qui atomisent et standardisent l’enseignement et qui reposent exclusivement sur le discursif et le déductif et très insuffisamment sur l’inductif et sur « les arts du faire »[ii]
  • Celle du recentrage démagogique sur les savoirs instrumentaux qui condamnent les enfants des milieux populaires en donnant l’illusion de se consacrer à l’essentiel
  • Celle du renforcement de la dépendance et du contrôle des enseignants en faisant des cadres des courroies de transmission et des contrôleurs[iii]
  • Celle de la multiplication des contraintes, des référentiels et des statistiques qui désincarnent l’acte pédagogique, qui ignore les processus.

Les auteurs démontrent magistralement que les procédures d’évaluation et de désignation des élèves à soutenir,  en focalisant le regard exclusivement sur les manques pour lesquels il faut inventer des exercices de remédiation précis, mécaniques, constituent un danger et une faute. Les catalogues du manque remplissent les représentations et discours du monde scolaire. Les remédiations classiques, même en plus petit groupe, même dans une relation plus proche avec l’enseignant, ne peuvent pas être efficaces. En étant d’abord une source de dévalorisation des élèves en difficulté, l’école ne peut qu’accroître les sources du décrochage scolaire et des déviances. Même si l’on s’en défend, même si on le fait avec de la sympathie, refaire en petit groupe la même chose que ce qui a échoué en grand groupe, ajouter des explications magistrales et des devoirs, ne peut en aucun cas permettre le progrès des apprentissages et de l’estime de soi. Le seul avantage et ce n’est pas le moindre des objectifs, c’est de donner bonne conscience aux responsables: «Vous voyez bien, on a tout fait pour eux. On a ressorti les programmes de l’école des grands parents que tout le monde comprend. On a fait du soutien gratuit. Et ça ne marche pas. C’est vraiment qu’ils sont bêtes, qu’ils ne travaillent pas, que les parents n’assument pas leurs responsabilités». Et voilà les dons qui surgissent, le «handicap social», le fatalisme, le mérite… Tout ce que ce livre dénonce et conteste.

«La société française obéira-t-elle à un modèle de plus en plus hiérarchisé, inégalitaire, compétitif, comme l’y invitent ses élites sociales avides de l’adapter aux conditions du capitalisme financier mondialisé, ou trouvera-t-elle la force de résister au modèle dominant et d’inventer une autre manière de vivre ensemble, solidaire du destin collectif de l’humanité?» (page 91).

Les cadres n’ont peut-être pas le droit de se poser la question. Ils sont de plus en plus des exécutants et la nouvelle note de service sur les missions des inspecteurs[iv] en est une parfaite illustration. Je la pose souvent et il faut la poser à nouveau: ont-ils encore le droit de penser? Et si oui, ont-ils le droit de ne pas confondre loyauté à la République et au peuple, et servilité à un pouvoir politicien provisoire?

Un livre à lire absolument pour bien comprendre ce qui se passe de manière insidieuse depuis un temps certain et de manière arrogante depuis 2007, pour contribuer intelligemment à la construction d’une autre école, pour trouver des raisons d’espérer encore malgré le désastre en cours.

Pierre Frackowiak
Inspecteur de l’Education Nationale honoraire

[i] … à leur manière… en la détruisant. Nembrini, s’efforçant de justifier les évaluations CM2, a déclaré que ces évaluations permettent aux enseignants de comprendre les raisons des difficultés des élèves. Il a fait la preuve qu’il ne connaît rien aux questions d’apprentissage et de développement

[ii] Les efforts démesurés de l’inspection générale qui a fait la démonstration de sa capacité à tenir des discours diamétralement opposés du jour au lendemain,  et des inspecteurs, pour tenter de démontrer que les programmes de 2008 étaient dans la droite ligne de ceux de 2002 ont été pathétiques, souvent ridicules.

[iii] Les relations inspecteur/inspecté se sont considérablement dégradées au cours de cette année: inflation de «paperasse» (enquêtes, comptes rendus, évaluations, instructions, organisation), de contrôle, de réunions… Renforcement de l’autorité hiérarchique, abandon progressif de l’accompagnement au profit du pilotage, usage de la menace et des sanctions…

[iv] «Les inspecteurs, transformés en consultants du management par les résultats, n’assumeront plus leurs missions de formation ni d’accompagnement pédagogique des enseignants». Extrait d’une analyse intéressante de la nouvelle note de service sur les missions des inspecteurs… Jouer à croire que les cadres pilotent, un mirage qui peut plaire à certains…

 

On ne boudera pas sa joie à la lecture de cette lettre. Au passage, vous pouvez la retrouver sur un site à noter dans vos blogs amis, chers collègues qui ne le connaîtraient pas :

http://sauvonslecolepubliquegresivaudan.wordpress.com/2009/06/14/lettre-ouverte-de-pierre-frackowiak-a-ses-collegues-inspecteurs/

Il donne des conseils aux enseignants des écoles pour préparer au mieux leur inspection sur le site suivant :

http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/pour_vous/temoignages/en_pratique/&key=itm_20041222_224511_5_questions_a_pierre_frackowiak_.txt

Et il est également co-auteur avec Philippe Meirieu de l'ouvrage suivant : L’éducation peut-elle être encore au cœur d’un projet de société ?  (Editions de l’Aube, Mai 2008 ).

Il est à l'origine du concept d'"évaluationnite". Il remet en question le développement de certaines formes d’évaluation à l’école dans un texte intitulé : “L’évaluationnite, le malheur de l’école”.
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